025 - Les X-Men

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Jack Kirby and Paul Reinman, X-Men #1.


Suite au succès de The Amazing Spider-Man, des Quatre Fantastiques et d’autres titres de super-héros apparus au début des années 60, Marvel Comics présenta une nouvelle équipe de super-héros, les X-Men, écrit par Stan Lee et dessiné par Jack Kirby. Intitulé à l’origine Les Mutants, le livre présentait un concept d’êtres humains nés avec des capacités spéciales provoquées par des mutations génétiques liées à l’utilisation grandissante du nucléaire. Alors que les anomalies génétiques ne sont pas si nouvelles que ça dans l’Histoire de l’Humanité, ces mutations entraînèrent la formation de supers-pouvoirs qui causèrent la peur et la persécution à l’égard de cette population mutante (James Van Hise, X-Men Files, 1986). Durant les 66 premières parutions, les X-Men racontent l’histoire du Professeur Charles Xavier, un mutant télépathe particulièrement puissant mais cloué à un fauteuil roulant. Dans son école pour jeunes mutants, Xavier enseigne à ces exclus comment contrôler leurs nouveaux pouvoirs et faire en sorte que les mutants et les humains puissent partager une destinée commune fondée sur une coexistence pacifique. Xavier recrute Scott Summers, un mutant capable de transformer l’énergie en de puissantes rafales optiques qu’il contient grâce à des lunettes de soleil faites de quartz-rubis ; Hank McCoy, qui possède une agilité, une dextérité et une force surhumaines ; Warren Worthington III, dont les ailes géantes lui permettent de voler ; et Bobby Drake qui a la faculté de transformer son corps en glace. Chaque étudiant se voit attribué un nom de code – Cyclope, le Fauve, Angel et Iceberg – et est entraîné en fonction de ses pouvoirs spécifiques. La véritable histoire commence avec l’introduction de Jean Grey, nom de code Marvel Girl, qui possède des pouvoirs télépathiques mais sur une échelle légèrement inférieure à ceux de Xavier. Les adolescents doivent se battre contre une armée de mutants de tout poil – Magneto, le Colosse, Mastermind, le Fléau, les Sentinelles, Sauron, Mesmero et le Comte Nefaria – pour ne nommer qu’eux. Au fur et à mesure que le temps passe, Scott et Jean tombent amoureux l’un de l’autre. Un peu plus tard dans l’histoire, le frère de Scott, Alex, ainsi que Loma Dane, rejoignèrent les X-Men. Alex possède la capacité de transformer l’énergie en décharges de plasma et Loma contrôle le magnétisme. On leur attribua des noms de code en conséquence – respectivement Havok (havoc signifie "ravages, dégâts" en anglais) et Polaris. Alors que l’aventure touche à sa fin, Hank McCoy quitte les X-Men pour occuper un poste chez Roxxon. Rapporté dans Amazing Adventures #11-16, Hank tente de retirer ses pouvoirs mutants lui-même à l’aide de produits chimiques lors d’une expérience. Cependant, cette expérience provoqua le contraire de ce qui avait été escompté, et Hank se transforma en une créature à la fourrure bleue. Il finit par rejoindre les Avengers, une équipe de super-héros approuvée par le Gouvernement, quittant ainsi les X-Men pour quelques temps.

À cause d’une baisse des ventes, la série des X-Men n’a pu perdurer que sur 27 rééditions, et les personnages restants ont été contraints à quelques brèves apparitions dans d’autres parutions. Cependant, en Mai 1975, les X-Men se sont vus accorder une seconde chance au travers de Giant-Size X-Men #1. Alors que l’édition arrive à peine dans les kiosques, Roy Thomas quitte Marvel Comics, lui qui a été particulièrement impliqué à l’origine pour cette nouvelle série. À l’instar de Wolverine qui avait probablement été créé pour le marché canadien, cette toute nouvelle équipe fut elle aussi très probablement créée dans un but : celui de pénétrer le marché très lucratif de l’étranger, cette demande émanant du président de Marvel Al Landau et de son éditeur Stan Lee. Fort heureusement, l’idée originelle de Thomas d’avoir un quartier général volant caché dans les nuages fut abandonnée et le résultat final fut "Second Genesis" (James Van Hise, "The Roy Thomas Interview," X-Men Files, 1986). Curieusement, le nouveau masque de Wolverine fut créé par inadvertance par Gil Kane en dessinant la couverture de Giant-Size X-Men, et le look fut maintenu par l’illustrateur régulier des X-Men, Dave Cockrum (Brian Cunningham, "Dressed to Kill," Wizard Tribute to Wolverine, 1996). En fait, Cockrum dû altérer les traits de son Wolverine original tout au long des pages pendant l’encrage afin de les faire correspondre à la version préférée de la couverture ( Craig Shutt, “Secret Origins,” Wizard's Wolverine Special, 1999). Comme le faisait remarquer Cockrum, "Kane a dessiné ce masque plutôt à la manière de Batman mais cela rend quand même mieux." (Brian Warmoth, “Claws of Attraction,” Wizard #157, Nov. 2004)

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Gil Kane, Giant-Size X-Men #1.

Giant-Size X-Men #1 (Mai 1975) – “Second Genesis”

Scénario et co-création : Len Wein, Illustration et co-création : Dave Cockrum

Après avoir rencontré Wolverine dans la base militaire top secrète au Québec, le professeur Charles Xavier rencontra beaucoup de succès dans le recrutement des mutants. Diablo (Kurt Wagner) est un mutant allemand dont l’apparence démoniaque provoque peur et haine parmi les humains. Sa queue préhensible est une aide à son agilité naturelle mais son vrai pouvoir mutant réside dans la possibilité de se téléporter, l’effet secondaire étant l’apparition d’un nuage de soufre à chaque téléportation. Le Hurleur (Sean Cassidy) est un ancien agent irlandais d’Interpol dont la puissance de son cri sonique lui permet de voler et de s’en servir comme arme offensive. Tornade (Ororo Monroe) est vénérée comme une déesse en Afrique et a le pouvoir de manipuler les éléments météorologiques, ce qui lui permet également de voler (en contrôlant les vents). Sunfire (Shiro Yashida) est un mutant japonais qui peut générer des décharges de feu explosives, comme son nom le laisse suggérer (Feu du Soleil en anglais), il peut également voler. Thunderbird (John Proudstar), un indien Apache originaire de l’Arizona, doté d’une grande force et d’une rapidité incroyable. Et pour finir, en provenance de l’ex-Union soviétique, Colossus (Peter Rasputin), capable de transformer son corps en une forme de métal organique quasi-indestructible, gagnant au passage une force surhumaine.

Giant-Size X-Men #3 (2005) – “Teamwork”

Scénario : Joss Whedon, Illustration : Neil Adams

Dans la Salle des Dangers du manoir du professeur Xavier à Westchester dans l’état de New York, Wolverine, accueille Ororo Monroe, Peter Rasputin, John Proudstar, Diablo et Sunfire, leur faisant croire que le Professeur a l’intention de ne garder que cinq d’entre eux pour intégrer l’équipe des X-Men, et que le sixième partira d’ici probablement les pieds devant. Les esprits s’échauffent et une dispute s’ensuit. John Proudstar commence à rouer de coups Wolverine jusqu’à ce que celui-ci l’attrape et l’envoie valdinguer. Le Hurleur arrête la bagarre et demande quelques explications. Wolverine répond par un sourire et leur dit qu’ils ont intérêt à mieux faire connaissance s’ils veulent faire partie d’une équipe. Et pour sa gouverne, John Proudstar risque d’être le meilleur de la bande. Dans la lignée de son succès avec Astonishing X-Men, Joss Whedon (déjà connu grâce à Buffy contre les Vampires et le film Serenity) ajoute sa touche aux tout premiers jours des nouveaux X-Men, montrant ainsi, comme beaucoup d’entre nous, qu’il est devenu un fan pendant cette période.

X-Men : Liberators #2 (Dec 1998) – “Home is where the heart is”

Scénario : Joseph Harris, Illustration : Phil Jimenez

Au manoir du Professeur Xavier, pendant la présentation des costumes, Wolverine grimpe brusquement sur les épaules de Peter Rasputin, sortant ses griffes de manière menaçante. Colossus prend immédiatement sa forme d’acier, attrape Wolverine par le cou et le balance par terre. Chose surprenante, Wolverine ne réplique pas violemment mais exprime de manière simple sa satisfaction à Colossus comme quoi il a ce qu’il faut pour surveiller ses arrières.

Publié 23 ans après Giant-Size X-Men #1, X-Men : Liberators a cherché à étoffer les premiers moments des nouveaux X-Men. Comme nous le verrons bientôt, cela deviendra un événement très commun. Fort heureusement, une grande partie de ces anecdotes s’imbriquent plutôt bien avec les histoires originales.

Giant-Size X-Men #1 (Mai 1975) – “Second Genesis”

Scénario et co-création : Len Wein, Illustration et co-création : Dave Cockrum

Xavier présente le leader des X-Men, Cyclope, qui explique que le reste des X-Men originels a été kidnappé lors d’une enquête concernant un mutant non identifié sur l’île de Krakoa. Cyclope faisait également partie de l’expédition mais est mystérieusement revenu avec le Strato-jet des X-Men bien qu’inconscient. Quand il revint à lui dans le jet, la destination était paramétrée pour le QG des X-Men et lui avait perdu son pouvoir. Néanmoins, ses rafales optiques finirent par revenir, plus fortes qu’auparavant et, comme Cyclope souhaitait réorienter sa carrière, Xavier en profita pour recruter une nouvelle équipe de mutants afin d’aller secourir les X-Men détenus sur l’île. Après quelques chamailleries, les nouveaux X-Men embarquèrent vers Krakoa à bord du Strato-jet (qui s’avéra être plus tard un avion espion Blackbird SR-71 reconverti). Cyclope sépara le groupe en quatre équipes tactiques. En atterrissant sur la plage sablonneuse, le Hurleur et Wolverine, l’équipe "est", sont attaqués par deux crabes gigantesques. La bataille est plutôt brève, chacun se débarrassant du crabe qu’il s’était attribué. En peu de temps, les huit mutants atteignent un temple situé au milieu de l’île et retrouvent les X-Men capturés, alités et intubés dans tous les sens. Rapidement libérés, les X-Men, nouveaux et anciens, se rendent compte que le mutant est l’île elle-même. À l’aide du pouvoir télépathique de Xavier, ils s’attaquent à cette monstruosité jusqu’à ce que Polaris renverse le champ magnétique de cette île vivante et la catapulte dans l’espace. En créant une sphère de glace géante, Iceberg a pu protéger les autres membres du groupe du vortex qui s’en est suivit. Une fois que le maelström fut passé, les X-Men retrouvèrent leur Strato-jet et tout le monde pu retourner au manoir à Westchester.

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Arthur Adam, Classic X-Men #1.


Vers 1986, The Uncanny X-Men deviennent le top des ventes de l’industrie de la bande dessinée. Ce succès a poussé à la réédition des premières parutions des "Nouveaux X-Men" en tant que Classic X-Men, le tout supervisé par Chris Claremont, leur premier auteur. Mais au lieu de simplement rééditer d’anciennes histoires, Claremont a rajouté plusieurs nouvelles planches sur une base mensuelle afin d’étoffer quelques sections qui avaient été limitées auparavant par manque de place. Claremont avait également quelques histoires en réserves, faisant état d’aventures jamais racontées auparavant et se déroulant les premiers jours de la vie des Nouveaux X-Men, en commençant par "First Night" dans Classic X-Men #1.

Classic X-Men #1 (Sep 1986) – “First Night”

Scénario : Chris Claremont, Illustration : John Bolton

Au retour de l’aventure Krakoa, les X-Men, anciens et nouveaux, se trouvèrent être en désaccord les uns des autres. Aussi, Wolverine décida d’explorer les environs et trouva Jean Grey, seule. En la prenant par surprise, Wolverine remarqua qu’elle ressentait quelque chose de très fort pour lui. Avant que la conversation ne puisse s’achever, Angel, qui était dans le coin, devint suspicieux et balança Wolverine contre un arbre en l’avertissant que Jean était déjà prise. En se relevant lentement, Wolverine lui répliqua que Jean était une grande fille et qu’elle pouvait prendre ses décisions toute seule. Sortant ses griffes, Wolverine se précipita sur Angel mais ne pu aller jusqu’au bout à cause d’un écran télépathique dressé par Jean. Tornade créa un déluge pour refroidir les ardeurs alors qu’Angel traita Wolverine de fou dangereux. Tornade lui rétorqua que c’était lui, Angel, qui avait frappé le premier. Jean ignora Angel et se dirigea vers Wolverine pour le soigner mais celui-ci lui demanda de rebrousser chemin. "Je me sens comme des mauvaises nouvelles. Aussi fou que cela puisse paraître. Et oui, je tue". Jean n’eu que faire de ces avertissements et l’encouragea à rejoindre les X-Men.

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John Bolton , Classic X-Men #1.


Cette histoire illustre en particulier la volonté de Chris Claremont de renouveler les personnages, les motivations et les interactions par rapport aux débuts des nouveaux X-Men. Claremont explique "… Je n’avais aucune idée de ce à quoi le livre pourrait ressembler… J’essayais juste d’imaginer comment ces gens pouvaient être, ce qu’ils faisaient, comment ils pourraient réagir entre eux – en gros, le "qui, que, quoi, comment" des X-Men ( "Interview with Chris Claremont," The X-Men Companion, 1982).

X-Men : The Wedding Album #1 (1994) – “Something Old, Something New, Something Borrowed, Something Blue & Gold”

Scénario : Scott Lobdell, Crayon : Ian Churchill, Encrage : Jason Minor, Randy Elliot et Harry Candelario

Plus tard dans la soirée, Jean Grey écrit dans son journal intime qu’elle se sentait "… un peu frivole" après sa première rencontre avec Wolverine, intriguée par sa mystérieuse nature et, malgré sa férocité latente, "… il est clair que malgré tout cela se cache en lui une âme bonne et gentille".

Classic X-Men #27/2 (Nov 1988) – “Backlash”

Scénario : Ann Nocenti, Illustration : John Bolton

Un peu plus tard la même nuit, Wolverine, Scott et Jean partirent faire une petite balade et s’arrêtèrent dans un petit boui-boui pour se mettre un petit truc sous la dent. Alors que Scott était parti acheter des burgers, Wolverine et Jean se mirent à parler de leur futur. Il dit à Jean que bien qu’elle soit amoureuse de Scott, elle en pince aussi pour lui, Wolverine. Jean avoue à contrecoeur et ajoute que l’un d’eux devrait quitter l’équipe. Avant de pouvoir décider de quoique ce soit, c’est un Scott insouciant qui revient avec le repas. Soudain, Jean ressent un problème où l’action se situe dans une usine proche, elle téléporte donc le trio à cet endroit. Alors qu’ils commençaient à explorer les lieux, le sol se déroba sous les pieds de Jean et de Wolverine. Une fois à l’intérieur de l’usine, Jean part à la recherche de la source du problème qui les a amenés ici, alors que Wolverine commence à lui parler de manière très provocatrice. Jean commence à lui demander d’arrêter de la tripoter mais elle réalise bientôt qu’une créature extra-terrestre est enroulée autour de son bras. Wolverine la découpe en tranches à l’aide de ses griffes mais chaque morceau découpé revient à la vie. Alors que Jean recule devant les créatures, Wolverine semble apprécier cette ambiance de film d’horreur. Jean créé une bulle télékinésique contre ces créatures mais celles-ci continuent à attaquer. Alors qu’elles recouvrent maintenant complètement la bulle qui se réduit à vue d’œil, par la force des choses, Jean et Wolverine se retrouvent dans les bras l’un l’autre. Et alors que Jean commençait à laisser libre cours à ses désirs, les produits chimiques se trouvant dans l’usine se mirent à flamber et détruisirent l’intégralité des créatures. La bulle télékinésique, maintenant en flammes et contenant toujours le duo amoureux, atterrit aux pieds d’un Scott circonspect. Et lorsque ce dernier demanda à Jean comment elle allait, Wolverine l’interrompt et lance "Ça fait bien longtemps que je n’avais pas passé d’aussi bons moments…"

C’est un très bon exemple qui démontre la difficulté de créer une chronologie précise concernant Wolverine. "Backlash" a été écrit en 1988, cependant, les événements ont lieu sur des histoires datant du milieu des années 1970. Afin que l’histoire s’insère proprement avec le reste, on nous a demandé de combler un vide entre "First Night" et les événements présents dans X-Men #94. Certains soutiendront le fait que Jean posséderait le pouvoir du Phénix à la fin de l’histoire, et par conséquent, cela aurait dû se passer juste avant X-Men #111. Mais cela créerait tout un tas d’autres problèmes dans la continuité des événements. J’ai donc choisi de le placer ici où cela se combine assez proprement avec la décision de Jean de quitter les X-Men et l’allusion aux flammes du Phénix sont vaguement présentes sous la forme des produits chimiques enflammés ruisselant de sa bulle télékinésique. Et le fait que Jean fasse référence à Wolverine en tant que Logan dans cet épisode est tout simplement inexact car bon nombre d’informations suggère que personne chez les X-Men ne connaissait son véritable nom avant la mort du Phénix.

Classic X-Men #1 (Sep 1986) – “First Night”

Scénario : Chris Claremont, Illustration : John Bolton

Dans les premières heures du matin suivant, Jean avoue au Professeur Xavier son attachement à Wolverine et que cette situation est problématique, par conséquent, elle décide de quitter les X-Men.

X-Men #94 (Août 1975) – “Chapter One : The Doomsmith Scenario”

Scénario : Chris Claremont & Len Wein, Illustration : Dave Cockrum

Plus tard dans la matinée, Xavier rassemble les treize membres des X-Men afin de parler du futur. Tous les nouveaux mutants annoncent leur intention de rester, à l’exception de Sunfire, qui pense que le rêve de Xavier n’est qu’une quête insensée. Contre toute attente, l’ancien groupe au complet, sauf Cyclope, décide de partir. Ils expliquent qu’ils ont mûri et qu’il est grand temps qu’ils aillent vivre leur vie. Wolverine, se moquant de ce sentimentalisme dégoulinant, assure que s’ils veulent partir, et bien qu’ils le fassent mais qu’ils leur épargnent les violons. Cette remarque énerve particulièrement Iceberg mais Cyclope les arrêtent avant qu’ils n’en viennent aux mains. Le matin suivant, l’école ne compte plus que Wolverine, Cyclope, Colossus, Tornade, Diablo, le Hurleur, Thunderbird et, bien sûr, le Professeur Xavier. Les semaines suivantes se résument à l’entraînement intensif que réserve Cyclope aux nouveaux X-Men dans la Salle des Dangers, une salle de combat simulé qui les teste et les met en situation réelle.

Roy Thomas avait le sentiment que, bien que le Professeur Xavier demeurait le mentor des X-Men, Cyclope se devait de rester avec eux afin d’établir un lien entre les nouvelles et les anciennes équipes (James Van Hise, X-Men Files, 1986). Cette parution montre également le début de la querelle entre Wolverine et Cyclope. Wolverine semble prendre un certain plaisir à taquiner Cyclope sur son leadership, montrant même un manque de respect prononcé envers lui en l’appelant "Boss" d’un ton sarcastique. Il semble donc vraiment en vouloir à Cyclope et à sa manière de diriger, mais cela pourrait tout simplement être dû au problème inhérent qu’il a avec l’autorité et à la relation de Cyclope avec Jean Grey.

Classic X-Men #10/2 (Juin 1987) – “Tag, Sucker !”

Scénario : Chris Claremont, Illustration : John Bolton

Une semaine après être arrivé à Westchester, Wolverine décide d’aller explorer New York. Alors qu’il vagabondait dans les rues de la ville, il ressenti quelque chose de bizarre, il alluma donc un cigare afin de vérifier discrètement que personne ne le suivait. Ses sens en alerte, il regarde autour de lui… mais ne trouve rien ! Et soudain, une voix murmure à son oreille, "Touché, ducon ! C’est toi le chat !" Préférant tenter de renverser la situation vis-à-vis de ce poursuivant invisible, Wolverine se met à courir comme un dératé, de manière très erratique, à travers la ville. Une fois assuré que personne ne l’avait suivi, il entra dans un bar et prit une table dans un coin avec dos au mur et vue sur tout l’établissement. Un sourire à la fenêtre l’attire au dehors mais lorsqu’il se retrouve dans une rue déserte, il commence à se poser de sérieuses questions sur sa santé mentale. Un cri de femme le sort brusquement de ses pensées, et en se dirigeant vers l’origine du son, il tombe sur un corps sans vie et entend un rire au loin lui annonçant qu’il est le prochain. Écoutant son désir de fuir, il se glisse dans dans un tunnel d’accès de métro et atterrit sur le toit d’un train qui l’emmène jusqu’à Battery Park (dans le sud de Manhattan). Enfilant son costume, Wolverine, dos à la mer, attend son assaillant de pied ferme, rejetant toute rationalité et laissant se réveiller la bête qui sommeille en lui. Mais malheureusement pour lui, l’attaque arrive par les eaux. Résultat, il se fait déchirer la gorge. Une heure plus tard, Wolverine se hisse sur un ferry de Staten Island, son pouvoir mutant auto-guérisseur lui ayant à peine sauvé la vie. Un peu trop tard, Wolverine voit les pièces du puzzle se mettre en place : Dents de Sabre. Il est d’ailleurs intéressant de noter l’impression rétrospective de l’histoire. Claremont transpose très efficacement la vision initiale de Len Wein à propos de l’héroïsme de Wolverine, sa guerre intérieure permanente qui combat ses instincts bestiaux et lutte pour préserver sa santé mentale ("Interview with Len Wein," The X-Men Companion, 1982).

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John Bolton , Classic X-Men #10.


Traduction par Florian PLATEL.

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