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Quand la diplomatie échoue et que les lois internationales ne peuvent rien, James Rhodes – à la tête du groupe des droits de l’homme WorldWatch – endosse son armure de métal à énergie solaire et devient l’arme suprême numéro un dans le monde pour la lutte contre l’injustice et l’oppression !
Aucun des vrais fans d’Iron Man ne devrait ignorer cette dimension de l’univers Marvel car cela complète la légende de Tête de Fer et met en lumière l’un des plus grands personnages secondaires de cet univers : Jim Rhodes. Mais War Machine fut, au mieux, un comic inégal.
War Machine était un spin-off d’Iron Man qui fut un peu trop anticipé et pour lequel 25 parutions seulement furent éditées. Bien que dénotant un fort potentiel, l’œuvre fut dénaturée par des crossovers un peu trop longs et inintéressants qui ne permirent pas à War Machine, ainsi qu’à la multitude de ses personnages secondaires, de se développer en tant que tel. (Près de la moitié des parutions étaient réalisées pour les crossovers Marvel). Sur la fin, même l’introduction d’une nouvelle armure extra-terrestre n’empêcha pas le titre de War Machine de péricliter puis de mourir dans le #18 – bien que quiconque n’informa les créateurs de sept autres parutions.
Si les crossovers avaient bénéficié de bonnes histoires, alors peut-être que War Machine aurait survécu. Malheureusement, le titre avait un autre inconvénient : il a souffert d’un changement incessant de scénaristes et de dessinateurs durant sa courte vie. Et lorsqu’une équipe permanente (Abnett/Haynes) finit par s’installer durablement, les choses n’allèrent finalement guère mieux. Alors que les histoires du scénariste Dan Abnett étaient plutôt bonnes (en excluant les crossovers), ce qui finit d’achever War Machine fut le dessin. Il est certain que l’écriture est la chose la plus importante dans le déroulement d’un comic - mais finalement peu importe l’histoire, encore faut-il être capable de pouvoir la "regarder". Fred Haynes, l’homme qui porta War Machine en terre, est le pire dessinateur jamais vu dans un comic (en tout cas jusqu’en 2006). Son travail est inconsistant et proche des dessins d’enfants. (Lorsque l’on travaille chez Marvel, l’on s’attend à ce qu’un artiste puisse dessiner le visage d’un personnage différent des autres sur une même page. Fred Haynes a démontré une capacité unique à être constamment inconsistant, un défaut inexcusable à ce niveau de la profession). Il est quasiment sûr que le titre aurait perduré si la qualité artistique avait été même moyenne. Enfin bon…
Bien que War Machine débuta comme étant simplement une amélioration parmi d’autres des armures de Tony Stark, elle devint bientôt un alter-ego à part entière dans les mains de James Rhodes.
Conçue par Stark comme une armure offensive totale juste avant sa “mort”, une version modifiée de l’armure War Machine fut laissée pour James Rhodes pour qu’il puisse continuer à faire vivre l’héritage d’Iron Man alors même que Stark avait quitté ce monde. Au retour de Stark, c’est un Rhodey furieux qui abandonna à la fois le statut d’Iron Man mais aussi celui d’ami de Tony, reprenant l’armure à son compte alors qu’il était venu chercher quelque chose en quoi croire.
Rhodes trouva donc quelque chose en quoi croire et, sans coïncidence aucune, son propre titre mensuel, dans War Machine #1 (Avril 1994). Pilote, parfois super-héros et ancien PDG, Jim Rhodes était convaincu de pouvoir aider en faisant la différence dans un monde où il lui fallait trouver la bonne voie. Vincent Cetewayo, un homme de paix visionnaire et connaissant le monde, offra à Rhodes une telle chance. Mais un sanguinaire homme de main d’un dictateur captura le paisible Cetewayo. Alors que personne, y compris le SHIELD ni les Vengeurs, ne souhaitait aider Cetewayo, Rhodes fut forcé de faire un choix et d’agir.
Depuis Spider-Man, chaque super-héros doit vivre en sachant qu’avec de grands pouvoirs découlent de grandes responsabilités ; Rhodey n’était pas plus différent. Il ne put rester là à attendre alors que ni les autres super-héros ni les nations puissantes ne souhaitaient s’occuper de réduire la souffrance et l’oppression. James Rhodes revêtit donc l’armure War Machine pour agir là où les autres échouèrent, pour redresser les torts que d’autres refusèrent de faire. Bien que souffrant d’une condamnation à l’échelle mondiale, War Machine prit un rôle actif dans le maintien des droits de l’homme à travers le globe. Il débuta sa lutte en allant libérer Cetewayo en Imaya. Son déplacement n’aurait pas pu être plus couronné de succès car War Machine porta atteinte à l’oppression et l’injustice en libérant également une nation toute entière dans son action.
James Rhodes retourna aux Etats-Unis, s’installa à Los Angeles, et devint le directeur exécutif de WorldWatch International, le groupe des droits de l’homme que Vincent Cetewayo fonda. En tant que War Machine, il devint le défenseur numéro un mondial des droits de l’homme, s’éloignant en même temps petit à petit de ses amis, même les plus proches. Le penchant de Rhodey pour la confrontation, associé à son approche "par tous les moyens nécessaires", finit par l’amener en conflit avec la loi et d’autres super-héros, le point culminant étant cette mémorable bataille qu’il mena contre son ancien ami Tony Stark (en tant qu’Iron Man) dans War Machine #8/Iron Man #310. Ce qui conduisit tout naturellement à l’histoire "Hands of Mandarin" (Dans les griffes du Mandarin) – le seul bon crossover dans lequel nous apercevons War Machine (parutions 9 et 10 de War Machine). Durant cette histoire, Rhodey se réconcilia avec Tony et s’attaqua au Mandarin et à ses sous-fifres, les Avatars.
En Imaya, pendant son excursion en solitaire, Rhodes fit une première rencontre avec Advisor, un démon qui prit une apparence humaine pour venir sur terre et promit d’en devenir son pire ennemi. Bien qu’il fût effectivement considéré comme un des pires ennemis affrontés, il ne resta finalement pas grand-chose de lui vu que ses créateurs eux-mêmes finirent par l’oublier.
War Machine redora vraiment son blason dans le #12, lorsque Rhodey rencontra le Rush Club. Un procédé usé jusqu’à la trame mais bien exécuté et qui produisit son lot de truculents super-vilains.
Mais le #15 est le numéro qui commença à devenir accrocheur : War Machine entra dans la Guerre du Temps (#15-17). (Bien sûr, pour tout vous dire, j’ai toujours été très friand des histoires avec les méchants nazis. Ils ont de nouveau prouvé leur malveillance au travers d’une saga de voyage dans le temps qui nous offre une belle histoire ainsi qu’un grand moment artistique. (L’armure nazie V3 est absolument extra !)
War Machine résista également aux différentes vies du tueur à gages psychopathe Deathtoll (ou Guerrier du Froid) et le combattit.
Un changement spectaculaire apparu dans la vie de Rhodes : l’introduction d’une nouvelle armure. A partir des designs de Stark – sa patte n’est jamais bien loin – une étape audacieuse fut nécessaire à Rhodes s’il souhaitait devenir un super-héros totalement épanoui de l’univers Marvel. Après avoir perdu l’armure de Stark dans la Guerre du Temps, Rhodes s’empressa de retourner à la vie civile. Mais des extra-terrestres inconnus au bataillon avaient d’autres projets : l’entrée en jeu de l’armure Eidolon, le summum de la xénotechnologie. Le corps de Rhodes fusionna avec le costume, qui était lui-même doué de sensations propres, à un niveau génétique. Il en découla un croisement entre Venom et Spawn, adouci par la nouvelle conception que Rhodey se faisait de la vie.
Après une petite pause (en tant qu’agent du SHIELD dans U.S. War Machine puis en tant que héros redresseur de torts contre des voyous de quartier dans The Crew), Rhodes endossa une toute nouvelle armure issu du programme de Stark "Sentinelle ONE".
Traduction par Florian Platel