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Dam-Ayido Wede était à l’origine un dieu vaudou relativement mineur (vénéré avec les autres dieux de la nature par les peuples Fon et Yoruba de l’Afrique), appartenant aux six couples de jumeaux des dieux Lusa et Mahu. De tout temps, il régna sur les morts et les tombes alors que son frère Sagbate était chargé des maladies et de la mort, les moyens par lesquels les mortels accédaient à son frère.
Au cours des quinzième et seizième siècles, il suivit ses adorateurs mortels réduits en esclavage et emmenés à travers l’Océan Atlantique jusqu’aux îles des Caraïbes – et plus particulièrement Haïti – ainsi que la côte sud des Etats-Unis. Les Africains asservis cherchèrent du réconfort auprès de leurs anciens dieux tout en mélangeant des éléments du catholicisme et de l’Eglise romaine à leurs anciennes traditions et croyances. Dam-Ayido décida alors de réinventer son image aux yeux de ses adorateurs, pour mieux s’intégrer avec ces éléments de la civilisation occidentale, adoptant le nom de « Damballah » et se présentant comme le dieu du ciel et dieu père du Vaudou à ses fidèles. Alors que la religion Vodū fut abâtardie en « vaudou » suite à la confusion avec le « Vaudois » français (une hérésie catholique française) et que la Santéria se développait en Amérique latine, Damballah commença à acquérir une plus grand prééminence dans les cultes, comparé par certains de ses fidèles à Saint-Patrick. Du coup, de nombreux pratiquants du vaudou haïtien commencèrent à invoquer Damballah plutôt que Buluku, Mahu ou Lusa, lorsqu’ils demandaient l’aide de leur créateur suprême. Damballah se manifestait alors sous la forme d’un gigantesque serpent, capable de parler, mais d’une manière difficilement compréhensible, faîte de nombreux sifflements. Son épouse, Ayida Wede, se manifeste aussi souvent sous la forme d’un grand serpent, et est souvent surnommée « le Serpent Arc-en-Ciel ».
Au milieu du dix-septième siècle, Sagbate utilisa un pouvoir conféré par l’Ancien Dieu Chthon pour établir une réserve d’énergie mystique permettant la création de zombies par le biais de la magie vaudou. Incapable de s’opposer au pouvoir de Chthon, le Conseil Vodū se rassembla pour trouver le moyen de protéger l’humanité contre les zombies. Peut-être avec l’aide de Gaea, Legbda créa un sortilège permettant la formation du Seigneur des Loas, plus tard surnommé Frère Vaudou (les Loas sont des esprits élémentaires au service des Vodū). A un moment donné, Damballah conféra apparemment leur puissance aux Amulettes jumelles de Damballah, afin qu’une personne détenant l’une des deux amulettes puisse contrôler un zombie portant la seconde ; l’une de celle-ci fut ainsi portée par Simon Garth, alias le Zombie. Damballah a souvent accordé des pouvoirs à ceux qui l’invoquent, telle la sorcière de La Nouvelle-Orléans, Marie Laveau, sur une période de quatre générations, et de nombreux Frères Vaudou, dont le plus récent, Jericho Drumm. Ces dernières années, Marie Laveau fit appel à Damballah pour tuer précisément le Frère Vaudou contemporain (Drumm), qui informa humblement Damballah et Sagbate que Laveau se moquait d’eux et les insultait, et n’éprouvait aucune loyauté envers eux. Du coup, Damballah écrasa alors Marie Laveau dans sa puissante étreinte. Les relations exactes entre Damballah, dieu des morts, et son frère Sagbate, dieu de la mort et des maladies, ainsi qu’avec Ndriananahary, seigneur du monde souterrain, demeurent inconnues.
Comme tous les dieux Vodū, Damballah possède des capacités physiques surhumaines, naturelles pour tous les dieux africains ; il est extrêmement résistant aux maladies conventionnelles, aux blessures et au vieillissement. Il est virtuellement immortel – n’ayant pas vieilli depuis qu’il atteint l’âge adulte – et ne peut être tué que si une portion suffisamment importante de son corps était dispersée au niveau moléculaire (sinon, son énergie vitale divine lui permet de récupérer à une rapidité extraordinaire). Même dans ce cas, Nyambe, Ndriananahary ou un autre dieu d’une puissance équivalente pourra peut-être le ramener à la vie. Damballah se présente sous la forme d’un serpent mais, vraisemblablement, il peut adopter une forme humaine, voire d’autres apparences. Damballah manipule des énergies occultes indéfinies associées aux malédictions et au monde souterrain, ce qui lui confère un pouvoir aussi bien sur la vie que sur la mort, même s’il n’est peut-être pas aussi puissant que d’autres dieux liés à ce domaine tels que Pluton, Héla ou Seth. Damballah peut également accorder à ses fidèles des pouvoirs spéciaux, comme le pouvoir de contrôler d’autres personnes et de dominer les esprits.
Damballah (Dan-Ayido) ne doit pas être confondu avec Damballah, progéniture de l’Ancien Dieu Set, qui a également une forme serpentine et confère des pouvoirs à ses fidèles. L’enfant de Set étant âgé de plusieurs millions d’années et était déjà vénéré sur Terre en 10000 avant Jésus-Christ, il est généralement admis que le dieu Vodū fut soit confondu avec le fils de Set ou qu’il usurpa délibérément l’identité de celui-ci pour acquérir ses fidèles (comme le dieu égyptien Seth le fit avec Set lui-même). Pour compliquer les choses, l’engeance de Set continue à être conjuré pour obtenir des pouvoirs, peut-être par erreur, et, récemment par Josué Koulev, le zobop (faux dieu) haïtien qui portait son Wangal (talisman magique) et se faisait lui-même appeler Damballah, ou aussi par Griffe noire (alias Samuel Barone). Il est possible que le Damballah Vodū octroie des pouvoirs aux magiciens bienfaisants, comme Anton Cartier, Layla, Mama Tuba, Papa Doc, Papa Jambo ; à l’inverse le Damballah de Set se consacre aux magiciens maléfiques, dont se détourne le Vodū, comme Calypso, Dramabu, Katanya, Mama Limbo, « Mambo », Mambo Legba, Mr Six, Papa Nebo et Papa Shorty.