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Steve Ditko est un dessinateur et scénariste américain renommé de comics, essentiellement connu comme étant le co-créateur de Spider-Man. Il est également un adhérent et un soutien de la philosophie d’Ayn Rand, l’objectivisme.
Fils d’immigrants slaves qui s’installèrent dans une région industrielle de Pennsylvanie, Steve Ditko grandit comme le fils d’un ouvrier meunier alors que la grande crise battait son plein, en compagnie de sa sœur Rita et de son jeune frère Pat. Doué avec ses mains, Ditko fabriquait au lycée des modèles en bois d’avions allemands pour aider les civils chargés de surveiller les avions durant la Seconde Guerre Mondiale. Il fut influencé par les travaux des dessinateurs des bandes-dessinées des journaux, en particulier Will Eisner, auteur et dessinateur de The Spirit, et lu régulièrement le comics book Batman. Ditko obtint son diplôme de Johnston High School en 1945, et effectua son service militaire en Allemagne de l’après-guerre, où il créa des comics entièrement faits à la main, en guise de lettres pour sa famille.
A sa sortie de l’armée, Ditko étudia à la Cartoonists and Illustrators School (qui devint plus la School of Visual Arts) à New-York, sous la direction de l’encreur de Batman, Jerry Robinson (qui avait succédé à Bob Kane sur Batman), ainsi que d’autres. Il commença à illustrer professionnellement des comics en 1953. Il fit une percée presque en même temps à Prize Comics, l’emblème de Crestwood Publications (en dessinant et encrant « A Hole in the Head » dans Black Magic (vol.4) # 3 de décembre 1953) ainsi que chez Harvey Comics (secondant l’encreur Mort Meskin sur les dessins de Jack Kirby de Captain 3-D # 1 également de décembre 1953). Mais sa première œuvre publiée fut, toujours en 1953, une histoire de Fantastic Fears # 5 pour DC Comics. La plupart des premiers travaux de Ditko, à commencer par la couverture de Space Adventures # 10 (du printemps 1954) et l’histoire de 5 pages « Homecoming » du même numéro, était pour Charlton Comics pour lesquels il continua à travailler par intermittence jusqu’à la faillite de la société en 1986, produisant des histoires de science-fiction, d’horreur ou à suspense, et co-créant le personnage de Captain Atom, avec le scénariste Joe Gill en 1960 (dans Space Adventure # 33). Bien que les salaires fournis par Charlton restaient faibles, la liberté créatrice accordée par Charlton constituait pour Ditko un avantage sans pareil.
Ditko dessina également pour Atlas Comics, le prédécesseur de Marvel Comics durant les années cinquante, débutant avec l’historiette de quatre pages « There’ll Be Some Changes Made » paru dans Journey into Mystery (vol.1) # 33 d’avril 1956, sa toute première collaboration avec Stan Lee, qu’il avait rencontré pour la première fois en 1955 ; cette histoire sera par la suite rééditée dans Curse of the Weird # 4 (de Marvel) en mars 1994. Ditko continuera à contribuer à un grand nombre d’histoires, dont beaucoup deviendront des classiques, pour les séries d’Atlas/Marvel telles que Strange Tales, Strange Worlds, Tales of Suspense et Tales to Astonish et la récente Amazing Adventures ; typiquement, chaque numéro commençait avec l’histoire d’un monstre dessiné par Kirby, suivie d’une ou deux histoires à suspense ou de science-fiction avec rebondissement final et dessinées par Don Heck, Paul Reinman ou Joe Sinnott, tout cela clôturé par une courte histoire souvent surréaliste, et parfois plus profonde, dessinée par Ditko et écrite par Stan Lee. Ces courtes histoires se révélèrent si populaires que Amazing Adventures fut transformé pour de présenter que ce genre d’histoires à partir du numéro 7 (de décembre 1961), quand le comics fut rebaptisé Amazing Adult Fantasy – un nom destiné à refléter sa nature un peu plus « sophistiquée » de même que sa nouvelle devise « Le magasine qui respecte votre intelligence ». Cependant, Atlas, bientôt devenu Timely avant de devenir Marvel, n’avait pas encore le tiercé gagnant du « mighty Marvel ». C’est en 1958 que Jack Kirby commence à travailler pour Lee, avec Strange Worlds # 1. Les pièces étaient en place pour la révolution qu’allait provoquer Marvel.
Pour l’anecdote, de 1958 à 1966 (ou 1968, les versions varient), Ditko partagea un studio à Manhattan au coin de la 43ème rue et de la 8ème Avenue avec le célèbre artiste fétichiste Eric Stanton, un ancien condisciple de l’université avec lequel il était devenu ami.
Les différentes versions de la création de Spider-Man sont largement contradictoires mais, il est admis que les créateurs officiels sont Steve Ditko et Stan Lee, même si Jack Kirby et Joe Simon prétendent à un certain degré de participation dans la création du personnage.
En 1980, Stan Lee racontait que l’idée de Spider-Man vint d’une demande accrue des adolescents envers les comics, ainsi que le désir de créer un personnage avec lequel ces mêmes adolescents seraient susceptibles de s’identifier. Dans son autobiographie, Lee cite le personnage d’un magasine pulp The Spider, ennemi du crime mais non dotés de capacités surhumaines, comme une des influences. Dans le documentaire Stan Lee’s Mutants, Monsters and Marvels (et dans d’autres sources), Lee explique qu’il fut inspiré en voyant une mouche monter sur un mur, même s’il ajoute qu’il a raconté tellement souvent l’origine de Spider-Man qu’il finit par douter des faits. Lee contacta l’éditeur de Marvel, Martin Goodman, pour obtenir l’approbation de son personnage. Dans une interview de 1986 parue dans le Detroit News, il décrit en détails les arguments utilisés pour convaincre Goodman. Dans une interview de 1982, Jack Kirby prétend que Lee a été peu impliqué dans la création du personnage et qu’à l’origine c’était une idée de lui-même et Joe Simon, qui, dans les années cinquante, avait proposé un personnage appelé The Silver Spider pour le comics Black Magic de Crestwood peu avant que l’éditeur ne fasse faillite. Simon, dans son autobiographie de 1990, conteste la version de Kirby, affirmant que l’anthologie surnaturelle Black Magic n’était pas impliquée, et qu’il (Simon) avait inventé le nom « Spiderman » (devenu ensuite The Silver Spider), alors que Kirby avait inventé son histoire et ses pouvoirs.
L’historien des comics Greg Theakston explique que Lee, après avoir obtenu l’accord de Goodman pour le nom de Spider-Man et le concept « d’adolescent ordinaire », contacta Kirby. Celui-ci lui parla alors de son Silver Spider/Spiderman des années cinquante, où un garçon orphelin vivant avec un vieux couple trouvait un anneau magique lui conférant des pouvoirs surhumains. Lee et Kirby « organisèrent immédiatement une conférence sur le scénario » et Lee, après cela, confia à Kirby la tâche de définir le personnage et dessiner quelques pages. « Un jour ou deux plus tard », Kirby montra à Lee les six premières pages et, selon ce que raconte Lee, « j’ai détesté la manière dont il l’avait fait. Ce n’est pas que c’était mal fait – ce n’était [simplement] pas le personnage que je désirais, il était trop héroïque" » Joe Simon confirme que Kirby montra la version originelle de Spiderman à Lee, qui apprécia l’idée et confia la tâche à Kirby, mais, finalement, n’apprécia pas le résultat – selon la description de Simon, un « Captain América avec de la toile d’araignée ». Lee se tourna alors vers Steve Ditko, qui avait été au départ choisi pour encrer le nouveau personnage. Ditko développa un motif visuel que Lee trouva satisfaisant, même si Lee remplaça ironiquement la couverture de Ditko par une couverture dessinée par Kirby. Selon les souvenirs de Ditko : « Les pages de Spider-Man que Stan m’avait montrées n’étaient pas du tout comparables au personnage qui fut [finalement] publié. En fait, les seuls dessins de Spider-Man étaient sur la page de présentation et à la fin. A la fin, Kirby faisait sauter le personnage vers le lecteur avec un pistolet à toile… Dans tous les cas, ces cinq premières pages se passaient chez lui et le garçon trouvait un anneau qui le transformait en Spider-Man. »
Par la suite, Joe Simon raconta que le Silver Spider de lui et Kirby devint la base du personnage de Simon chez Archie Comics baptisé The Fly [La Mouche], introduit au début de 1959. Simon dit que Ditko reconnaît que le Spiderman de Kirby était assez semblable à The Fly et conçut sa propre version originale, que Lee baptisa Spider-Man (signalons au passage que le personnage de The Fly devait être repris par Ditko lui-même dans les années quatre-vingt, sur des scenarii de Robin Snyder). Les explications de Ditko, dans Comic Book Artist # 3 (de l’hiver 1999), sont similaires. Bien des années avant, dans un témoignage à peu près contemporain, Ditko décrit sa propre contribution et celle de Lee dans une interview par courrier avec Gary Martin et qui fut publiée dans Comic Fan # 2 (de l’été 1965) : « Stan Lee imagina le nom. J’ai fait le costume, les gadgets à toile sur les poignets et le sens d’araignée. » Dernier témoin, Eric Stanton, qui partageait à l’époque un studio à Manhattan, explique dans une interview de 1988 par Theakston, même si sa contribution à Spider-Man était « proche de zéro », lui et Ditko ont « travaillé sur des scripts ensembles [et] j’ai ajouté quelques idées. Mais l’ensemble fut créé par Steve lui-même… Je pense que j’ai ajouté le truc de la toile qui lui sort des poignets. ».
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Dans tous les cas, Spider-Man fut présenté dans Amazing Fantasy # 15 d’août 1962. Grâce aux chiffres de ventes positifs et aux courriers des fans suite à cet unique numéro, le personne reçut immédiatement son propre titre, The Amazing Spider-Man, dès mars 1963 et devint la meilleure vente de Marvel, quelques mois après la première révolution qu’avait été le Fantastic Four de Lee et Kirby ; l’explosion créative qui s’en suivit donna naissance à l’univers Marvel. Après vingt-cinq années de règne incontesté, DC Comics se retrouvait face à un concurrent plus que sérieux. Le personnage devint rapidement une icône culturelle ; un sondage de 1965 sur les campus des collèges et organisé par le magasine Esquire plaçait Spider-Man, ainsi que l’autre héros de Marvel Hulk, aux côtés de Bob Dylan et Che Guevara comme icônes révolutionnaires. L’un des interviewés explique avoir choisi Spider-Man à cause de ses multiples problèmes, en bref à sa propre image. Ditko resta sur le titre jusqu’au numéro 39 ; la raison du départ de Ditko, qui quitta simultanément Marvel, reste l’un des mystères de l’histoire des comics.
Après avoir créé Spider-Man avec Stan Lee, Ditko participa aussi à la création du Doctor Strange dans Strange Tales (vol.1) # 110 de juillet 1963. Il dessina également de nombreuses histoires de l’incroyable Hulk, tout d’abord dans l’ultime numéro (# 6) de Incredible Hulk (vol.1) de mars 1963 puis sa série mensuelle dans Tales to Astonish (vol.1) à partir d’octobre 1964 (# 60) jusqu’à mai 1965 (# 67). Ditko conçut le principal ennemi de Hulk, le Leader, dans Tales to Astonish # 62 de décembre 1964. Il travailla un peu sur Iron-Man dans Tales of Suspense # 47-49 et lui donna ainsi sa toute première version de l’armure rouge et or.
Souvent oubliées au profit de son travail sur Amazing Spider-Man, les histoires du Docteur Strange de Ditko restent tout aussi remarquables, insistant sur des paysages mystiques surréalistes et des images de plus en plus visuellement psychédéliques ; ce style fit de lui la coqueluche des étudiants en dessins, selon des commentaires contemporains. Finalement, comme co-scénariste et plus tard seul scénariste, selon la « méthode Marvel », Ditko conduisit Strange vers des royaumes encore plus abstraits, qui restèrent cependant bien ancrés dans la réalité grâce aux dialogues toujours réalistes et humanistes de Lee, dans le style du soap-opéra. Le travail de Ditko sur « Dr Strange » culmina avec l’introduction, dans Strange Tales # 146 de juillet 1966, de la conception grandiose et persistante d’Eternité, la personnification de l’univers, décrit comme une silhouette majestueuse dont le corps est empli du cosmos. Cette époque de Marvel, avec le trio Ditko-Kirby-Lee, devait être, par un clin d’œil du destin, à l’équipe de base-ball de 1927 (l’année de naissance de Ditko) des Yankees, conduite par Babe Ruth, année où ils devaient gagner le championnat ; Lee était assimilé à l’entraîneur Miller Huggins, Kirby à Babe Ruth et Ditko à Lou Gehrig.
Quel que fut le sujet qu’il dessinait, le style artistique de Ditko, ses manies, ses détails clairs, était instantanément identifiable, soulignant l’humeur et l’anxiété. Ce style rencontra un grand succès auprès des lecteurs. Le personnage de Spider-Man et sa vie personnelle troublée collait bien aux propres goûts de Ditko, ce que Lee reconnut finalement en mettant au crédit de l’artiste les scenarii des derniers épisodes de leur run de 38 épisodes. Mais après quatre années passées sur le titre, Ditko quitta Marvel ; lui et Lee ne se parlaient plus depuis un certain temps, bien si les détails de l’affaire restent encore mystérieux. La théorie la plus fréquente est un désaccord sur l’identité secrète du Green Goblin (Bouffon vert) mais Ditko lui-même a expliqué que cela n’était pas la vraie raison. Le scénariste et futur éditeur de Marvel Roy Thomas raconta dans une interview de 1998 que « je n’oublierais jamais le jour où je suis entré dans l’un des bureaux de Marvel peu après le départ de Ditko et il y avait John Romita Sr, dessinant Amazing Spider-Man et Larry [Lieber] dessinant le Spider-Man Annual et Marie Severin dessinant « Dr Strange » ; j’ai alors plaisanté ‘c’est la pièce de Steve Ditko et il en faut trois comme vous pour faire le boulot de Ditko. »
Chez Charlton – où la rémunération de chaque page était plus faible mais qui laissait plus de liberté à ses auteurs, une situation qui avait suscité de nombreuses critiques de sa part chez Marvel – Ditko travailla dans les années soixante sur des personnages comme Captain Atom (1960-61 puis 1965-67), Blue Beetle (1967-68) et The Question (1967-68), et dans les années 1973-74 la Liberty Belle du scénariste Joe Gill (publiée comme historiette dans le comics E-Man) et son propre Killjoy (également dans E-Man). Avec The Question et Killjoy, Ditko laissa s’exprimer librement ses idées personnelles, se basant sur la théorie de l’objectivisme d’Ayn Rand ainsi que les œuvres du philosophe grec Aristote. Ditko produisit également de nombreux travaux pour les titres de science-fiction et d’horreur de Charlton. De plus, en 1966-67, il dessina 16 histoires pour le comics magasine d’horreur, Creepy and Eerie, de Warren Publishing, dont la plupart furent faite à l’encre et au pinceau. Ces histoires étaient scénarisées par Archie Goodwin. Le travail de Ditko s’épanouit au sein du marché des fanzines et des indépendants ; bien avant Cerebus et Elfquest, Ditko était le plus chaud partisan de la scène indépendante. C’était peut-être parce que, simplement, dans ce cadre, il était libre d’être lui-même, mais, pour une personne qui est aujourd’hui considérée secrète, solitaire et distant, Ditko avait une excellente relation avec les fans à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix, sans aucun égal parmi les autres artistes. Il n’était pas un parvenu, utilisant la célébrité pour se faire mousser, dans un vétéran bien connu dont la crédibilité était reconnue.
En 1967, Ditko donna à ses idées leur expression ultime sous la forme de Mr. A, publiée dans le titre indépendant de Wally Wood, Witzend # 3. Les positions sévères de Ditko envers les criminels provoqua une certaine controverse et lui alinéa de nombreux fans, mais il continua à produire des histoires pour Mr. A ainsi que des illustrations sur une page, et ce, jusqu’à la fin des années soixante-dix. Ditko devait revenir une fois de plus vers Mr. A en 2000. Ce personnage est le symbole de ce qu’est Ditko. Que ce soit dans les fanzine de Wally Wood, dans Witzend ou dans les magasines de Marty Greim ou Bill Wilson, Ditko fuyait la célébrité du mainstream et l’argent pour se consacrer à sa première passion – le TRAVAIL. Ces travaux, du début jusqu’à la moitié des années soixante-dix étaient tellement liés à ses opinions politiques qu’il est difficile d’imaginer qu’un éditeur du mainstream ait été capable d’y toucher. Alors que d’autres tiraient encore les super-ficelles des super-sociétés, Ditko avait porté le média jusqu’à son accomplissement ultime – un véritable mode d’expression du Créateur.
En 1968, l’éditeur de Charlton, Dick Giordano, passa à DC Comics et Steve Ditko, comme plusieurs autres artistes et scénaristes de l’écurie de Giordano, le suivirent. Il créa Creeper (dans Showcase # 73 en mars-avril 1968, avec le scénariste Don Segall), et avec le scénariste Steve Skeates, co-créa The Hawk and The Dove dans Showcase # 75, travaillant sur les deux premiers numéros de leur série mensuelle (septembre & novembre 1968) avant qu’il ne soit remplacé par le dessinateur Gil Kane. Chose étonnante à l’époque, Ditko, comme scénariste et dessinateur, utilisait ses héros, que l’on regarde aujourd’hui avec une certaine nostalgie, pour explorer certains problèmes éthiques complexes. Ditko resta peu à DC – il travaillera sur les six numéros du titre de Creeper « Beware the Creeper » (de juin 1968 à avril 1969), bien qu’il abandonna le dernier numéro en plein milieu – et, une fois de plus, les raisons de son départ restent incertaines. A partir de là, jusque dans le milieu des années soixante-dix, il travailla exclusivement pour Charlton ainsi que certains petits éditeurs indépendants, dont Seaboard (également connu sous le nom d’Atlas 2) qui dut bientôt fermer.
Ditko retourna chez DC en 1975, créant le titre à la courte vie « Shade, the Changing Man » (de 1977-78) ; une fois de plus, l’imagination de Ditko tournait à plein ; il avait conquis les adolescents avec son chef-d’œuvre quand DC, qui a du croire que Ditko avait complètement perdu la tête, n’arrête la série sans aucun avertissement. Shade fut par la suite relancé avec succès, mais sans l’implication de Ditko, et fut finalement l’un des titres les plus durables de la ligne Vertigo de DC. De là, Ditko partagea sa loyauté, retournent vers Marvel en 1979 tout en continuant aussi à travailler pour DC ; ainsi, il relança le Creeper (dans World’s Finest) et accomplit diverses autres tâches comme une série de plusieurs historiettes sur le Démon en 1979 (dans Detective Comics), divers travaux pour la Legion of Superheroes en 1980-81, ainsi que plusieurs histoires d’horreur et de science-fiction dans les comics d’anthologie de DC. Il effectua également le travail artistique du Prince Gavin Starman dans Adventure Comics # 467-478 (en 1980). Mais, de retour chez lui à Marvel, il travailla sur de nombreux personnages plus ou moins excentriques ou étranges comme Machine-Man (en 1979, où il succédait à Jack Kirby), les Micronautes, Captain Universe ainsi qu’un vaste assortiment de personnages secondaires devenus importants aux yeux de n’importe quel fan de Ditko.
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L’année 1984 lui permit de produire son meilleur travail des années quatre-vingt pour Marvel sous la forme de Rom, le Chevalier de l’espace. Autant Jim Shooter, souvent prompt à la calomnie, n’appréciait pas le travail de Jack Kirby (pour une raison ou une autre), autant il avait un faible pour Ditko, s’assurant qu’il ait toujours du travail parce qu’il considérait que Marvel lui devait quelque chose (comme si Marvel n’avait aucune dette envers Kirby). En tout cas, son travail sur Rom fut comme un au revoir (le personnage de Rom lui-même fit ses adieux après 17 numéros et un annual dessinés par Ditko) avec TOUS les encreurs sortis de nulle part pour tenter d’encrer une légende. P. Craig Russell laissa sa trace dans l’Histoire Ditko avec une manière d’encrer son œuvre qui créait une image fine, lui permettant de prendre place parmi les grands encreurs de Ditko.
En 1985, commença une autre partenariat remarquable. Son ancien ami et éditeur à Charlton, Robin Snyder, sous le sigle de Renegade, attira Ditko pour son comics anthologique « Revolver ». Snyder était un fan de Ditko depuis deux décennies et allait devenir la vitrine derrière laquelle beaucoup des travaux importants de Ditko des années quatre-vingts et quatre-vingt-dix allaient pouvoir sortir. L’une des créations de Ditko, Static, allait conduire Snyder à sortir le tapis rouge, de même que d’autres personnages comme The Mocker, sous la forme de livres cartonnés en grand format, incluant tous des œuvres originales ou améliorées par Ditko, ou encore le personnage de The Missing Man. Il retravailla ensuite pour DC en 1986, brièvement, effectuant 4 pin-up de ses personnages pour le Who’s Who in the DC Universe ; par la suite, il devait refuser de travailler sur la nouvelle version de Captain Atom. A ce sujet, il convient de noter que plusieurs personnages de DC Comics dessinés par Ditko apparaissent de manière plus ou moins régulière dans la série animé de la télévision, Justice League Unlimited. L’épisode final met en scène Captain Atom, Creeper, la Question, Hawk & Dove lors d’un combat où ils combattant côte à côte, et, dans la scène finale, au cours de laquelle les Ligueurs descendent un escalier à l’image d’acteurs venant se présenter après une pièce ou un spectacle, les personnages de Ditko apparaissent tous ensembles.
1988 marque le retour de Ditko dans Amazing Spider-Man ; à la manière d’une plaisanterie, Ditko produisit de petites histoires pour les annuals de Spider-Man, alors même qu’il essayait de recréer un peu de cette magie des années soixante avec sa nouvelle création Marvel, Speedball (apparu la première fois dans l’annual # 22 de 1988). Speedball eut droit à son titre qui ne dura que dix épisodes (expirant peu avant la sortie du onzième épisode qui devait mettre en scène le Dr Octopus) ; parallèlement, Ditko produisit une myriade de petites histoires dont plusieurs sortirent dans Marvel Comics Presents, un bimensuel anthologique. En 1991, des compagnies en pleine concurrence offrirent de nouvelles opportunités à Ditko ; Jim Shooter, montrant une fois de plus son faible pour le dessinateur, collabora au sein de la compagnie Valiant (basée sur de nombreux héros de la défunte compagnie Gold Key) sur les séries Magnus : Robot Fighter, Solar, X-O Manowar et Shadowman. Au cours de l’année 1993, Shooter allait quitter Valiant, emmenant Ditko avec lui pour créer sa propre compagnie, Defiant. Ensembles, ils produisirent l’œuvre la plus prometteuse de Ditko depuis plusieurs années, Dark Dominion. Le héros y combattait des monstruosités souterraines que lui seul pouvait voir, donnant apparemment carte blanche à Ditko pour recréer sa propre magie. Ils présentèrent le premier numéro sous la forme d’une série de cartes que les lecteurs achetaient au travers de paquets avant de reconstituer eux-mêmes le numéro, mais ce fut tout ce que fit Ditko sur la série. Il s’en retira et Shooter expliqua que Ditko préférait les travaux de pure fantaisie ou de pure politique, encore que l’on se demande comment Dark Dominion pouvait être autre chose que de la pure fantaisie. Roy Thomas travaillait également en 1993, rassemblant plusieurs « pères fondateurs » pour Jack Kirby’ Secret City Saga, la tentative de la compagnie de carte de base-ball Topps de pénétrer le marché des comics ; les séries « épiques » étaient basées sur des personnages et des idées de Kirby et Ditko fournit 145 en 1993 pour cette tentative. Il réalise également un comics one-shot, The Safest Place in the World, pour Dark Horse Comics. A l’inverse, 1994 fut une année creuse pour Ditko qui ne produisit que 3 pages, pour « Monster Menace », une série de Marvel réimprimant les anciennes historiettes d’Atlas Comics. Ditko retrouva plus d’activité en 1995, Ditko dessinant, encore une fois pour Marvel, la mini-série de quatre épisodes Phantom 2040 ; 1996 fut une nouvelle année creuse pour Ditko, seulement 16 pages de produites.
Mais le caractère indomptable de Ditko semblait lui permettre de revenir sur le devant dans la scène en 1997 avec la compagnie indépendante Fantagraphics, qui publia Strange Avenging Tales, une série totalement Ditko avec une histoire principale dessinée au pinceau et à l’encre (comme son travail pour Warren Publishing dans le milieu des années soixante). Malheureusement, un premier numéro excellent et la couverture d’un second numéro furent tout ce que le monde put voir. Les rumeurs sont innombrables d’employés de Fantagraphic qui aurait joué avec son travail artistique ou de Ditko qui n’aurait pas apprécié l’humour à son dépens fait par Gary Groth au dos du numéro un de la série, mais comme Ditko prépara par la suite un graphic novel pour Fantagraphics, il est probable que les rumeurs relatives à un désaccord sur la direction prise par la série soient les plus sérieuses.
En 1998, Ditko travailla en freelance pour les deux compagnies mainstream, Marvel et DC, de manière régulière jusqu’à ce qu’il prenne sa retraite, ayant produit les dernières années des œuvres extrêmement riches, illustrant son point de vue unique sur n’importe quel sujet, de personnages fondamentaux comme Sub-Mariner (dans Marvel Comics Presents), Iron-Man (avec un épisode en noir et blanc dans Shadows and Light) aux Mighty Morphin Power Rangers, en passant par une histoire du Spectre dans un DC Giant-Size Special. Ainsi, alors que d’autres prenaient leur retraite dès 65 ans, Ditko continua à dessiner passé soixante-dix ans, sans que son imagination ne semble perdre de son intensité.
En 2002, il fut crédité de la co-création de Spider-Man lors de la sortie du film Spider-Man.
Ditko habite à New-York depuis 2006. Bien qu’un auteur extrêmement prolifique et dur au travail, il est aussi un homme qui protège farouchement sa vie privée. Préférant laisser ses œuvres parler pour lui-même, il a refusé de donner des interviews et même de faire des apparitions publiques depuis les années soixante. Cependant, il a contribué à de nombreux essais au fanzine de Snyder, The Comics.
Ditko fut finaliste pour l’introduction au Jack Kirby Hall of Fame en 1989, et finalement introduit dans ce panthéon en 1990.
Comme dessinateur (en général mais pas exclusivement s’encrant lui-même), sauf indications contraires :
Amazing Adventures # 1-6, qui devient Amazing Adult Fantasy # 7-14, qui devient Amazing Fantasy # 15
Amazing Spider Man # 1-38, Annual # 1-2, 22, 24-25
Avengers Annual # 13 & 15
Coyote # 8-10
Daredevil # 1 (encrage), 162, 234-235 & 264
Fantastic Four # 13 (encrage), Annual # 16
Incredible Hulk # 2 (encrage), 6 & 249, Annual # 9
Indiana Jones # 21, 25-28 & 32-34
Iron-Man # 160
Journey into Mystery # 33, 38 & 50-96
Kid Colt Outlaw # 89
Machine-Man # 10-19
Marvel Comics Presents # 7, 10, 14, 54, 56, 58, 80-81 & 83
Marvel Spotlight (1980) # 4-5 & 9-11
Marvel Super-Heroes (1990) # 1-3 & 5-8
Micronauts # 39, Annual # 1-2
Phantom 2040 # 1-4 (pour The Phantom)
Rom # 59-75, Annual # 4
Shadows and Lights # 1
Speedball # 1-10
Strange Tales # 46, 50, 67-109, 110-111 & 114-146 (pour Doctor Strange), Annual # 2
Strange Worlds # 1-5
Tales of Suspense # 1-15, 17-44, 47-49 (pour Iron-Man)
Tales to Astonish # 1-48, 50, 60-67 (pour Hulk)
Web of Spider-Man Annual # 5-6
What if ? (1982) # 35
What if ? Special # 1
World of Fantasy # 16-19
Adventure Comics # 467-478
Beware the Creeper # 1-6
Detective Comics # 483-485
The Hawk and the Dove # 1-2
House of Mystery # 236, 247, 254, 258 & 276
Legion of Super-Heroes(1980) # 267-268, 272, 274, 276 & 281
Mystery in Space # 111 & 114-116
Outsiders (1986) # 13
Shade the Changing Man (1977) # 1-8
Stalker # 1-4
Time Warp (1979) # 1-4
Weird War Tales # 46, 49, 95, 99 & 104-106
World’s Finest Comics # 249-255 (scénario et dessins, pour Creeper)
Beyond the Grave # 1-6
Black Fury # 16-18
Black Jack # 24-28
Blue Bleetle # 1-5
Captain Atom # 78-89
Fightin’ Army # 20, 89-90, 92 & 160
Ghostly Haunts # 22-34, 36-40, 43-50, 52, 54 & 56
Ghostly Tales # 55-58, 60-61, 67, 69-73, 75-90, 92-97, 99-123 & 125-126
Ghost Manor (1970) # 13-16 & 18-19
Ghost Manor (1971) # 1-18, 20-22, 24-26, 28-31 & 37
Gorgo # 1-3, 11 & 13-16
Haunted # 1-8, 11-16, 18, 23-25, 28 & 30
Konga # 1 & 3-15
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The Many Ghosts of Doctor Graves # 1, 7, 9, 11-13, 15-18, 20-22, 24, 26-35, 37-38, 40-43, 47-48, 51-56, 58, 60-62
Monster Hunters # 2, 4, 6, 8 & 10
Mysteries of Unexplored Worlds # 3-12, 19, 21-24 & 26
Mysterious Suspense # 1
Outer Space # 18-21
Outlaws of the West # 18 & 80-81
Out of this World # 3-12 & 16
The Phantom # 36 & 39
Return of Gorgo # 2-3
Scary Tales # 3, 5, 7-8, 11-12, 14-15
Space Adventures (1954) # 10-11, 24-27, 31-42
Space War # 4-6, 8 & 10
Strange Suspense Stories # 18-20 , 31-37, 39-41, 45, 47-48,50-53 & 75-89 (pour Captain Atom)
Tales of the Mysterioux Traveler # 2-11
The Thing ! # 12-15
Unusual Tales # 7-12, 14-15, 22-23, 25-27, 29 & 31
Amazing Heroes [Fantagraphics] # 82
Battlemania [Valiant] # 1-5
Cannon [Wally Wood] # 2
Creepy [Warren] # 9-16
Dark Dominion [Defiant] # 0
Ditko’s World Featuring Static [Renegade] # 1-3
Eclipse Monthly [Eclipse] # 1-3
Eerie [Warren] # 3-10
Jack Kirby’s Secret City Saga [Topps] # 1-4
Magnus, Robot Fighter [Valiant] # 18-19
The Mocker [Robin Snyder] (non numéroté)
Murder [Renegade] # 1-3
Pacific Presents [Pacific] # 1-3
Revolver [Renegade] # 1-5
The Safest Place in the World [Dark Horse] # 1
Shadowman [Valiant] # 6
Solar, Man of the Atom [Valiant] # 11 & 14-15
Static [Robin Snyder] # 1-2
Steve Ditko’s 176-page Heroes Package [Robin Snyder] # 1
Strange Avenging Tale [Fantagraphics] # 1
Blue Beetle (Ted Kord)
Captain Atom (co-créateur)
the Creeper
Doctor Octopus (co-créateur)
Doctor Strange (co-créateur)
Dormammu (co-créateur)
Electro (co-créateur)
Hawk and Dove (co-créateur)
Kraven the Hunter (co-créateur)
the Lizard (co-créateur)
the Missing Man
the Mocker
Mr. A
Mysterio (co-créateur)
the Odd Man
the Question
the Sandman (ennemi de Spider-Man, co-créateur)
the Scorpion (ennemi de Spider-Man, co-créateur)
Shade, the Changing Man
Shaf
Speedball
Spider-Man (co-créateur)
Squirrel-Girl (co-créateur)
the Stalker (co-créateur)
Static
the Void
the Vulture (Adrian Toomes, co-créateur)
Sur l’artiste Mort Meskin : « Meskin était fabuleux, je n’en croyais pas mes yeux de voir la facilité avec laquelle il dessinait des planches solides, avec un stylo aérien, tout en faisant une œuvre complète, pleine de détails sans pour autant trop charger sa planche. J’adorais ce travail.
Dans Comic Fan # 2 (de l’été 1965) paraît une interview de Ditko faite par courrier par Gary Martin (la ponctuation a été rajoutée) : GARY : Qui est à l’origine de Spider-Man ? STEVE : Stan Lee a imaginé le nom. J’ai fait le costume, eu l’idée de la toile sortant des poignets et son sens d’araignée. GARY : Aimeriez-vous continuer votre travail avec lui ? STEVE : Si rien de mieux ne se présente.
Dans Voice of Comicdom # 4 (d’avril 1965) : Steve Ditko commente un sondage auprès des lecteurs pour déterminer quelle série « préférée des fans » continuera à être publiée (là aussi, la ponctuation a été rajoutée) : « C’est presque une honte, compte tenu que les comics eux-mêmes présentent si peu de variété dans leurs histoires et leurs styles, que vous restreignez délibérément votre propre effort créatif à la gamme des comics professionnels superficiels. Ce qui est « le préféré » par la plupart des lecteurs est ce avec lequel ils sont le plus habitués à voir et toute politique basée sur les lecteurs finit par avoir un ensemble de séries quasiment identiques. Vous avez une énorme opportunité de montrer toute une gamme complètement différente d’idées, des genres d’histoires et de styles sans aucune limite – pourquoi gâcher cela ? »
Dick Giordano (éditeur de Charlton puis DC Comics) : « Il a souffert d’une affection au poumon toute sa vie suite à, je crois, une tuberculose contractée durant son enfance. Il était plus jeune alors et avait besoin d’exercices, et ainsi, Steve et moi, on passait beaucoup de temps à jouer au ping-pong. Il y avait une table dans la cafétéria et on jouait jusqu’à être en sueur – c’est comme ça que j’ai appris à jouer, avec Steve – et je devais me défendre quand il commençait. Mais, quand nous avons fini de jouer, nous étions à peu près du même niveau, je pense, mais il continuait à me battre plus souvent que l’inverse.
Frank McLaughlin (directeur artistique de Charlton) : « Pendant un temps, Ditko vécut dans un hôtel du coin à Derby. A l’époque, il était d’un caractère toujours heureux avec un grand sens de l’humour, et fournissait toujours des bonbons ou d’autres petits cadeaux aux coloristes (féminines).
Mark Evanier : « En 1970, quand Steve Sherman et moi avons rencontré Steve Ditko, il nous demanda notre avis sur les nouvelles revues de Kirby qui allaient commencer chez DC Comics. Lorsque nous lui annonçâmes que Colletta s’occupait de l’encrage, il tressaillit et dit qu’il ne jetterait probablement pas un œil sur ces comics. Lorsqu’il travaillait chez Marvel, Ditko racontait qu’il prenait les derniers comics sortis dans le bureau et vérifiait toujours les crédits avant de les ramener chez lui. S’il y lisait le nom de Colletta – particulièrement comme encreur de Kirby – il se faisait un point d’honneur à remettre le comics dans la pile, voire directement à la poubelle. Et il s’assurait que Stan voyait bien ce qu’il faisait et en comprenait la raison. »