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Harlan Krueger était un cinéphile fanatique, idolâtrant les acteurs tels que John Wayne, Humphrey Bogart, Alan Ladd et les autres grands acteurs des décennies passées, poussant sa passion à s’identifier aux personnages qu’ils incarnaient à l’écran. Appréciant la claire séparation entre le bien et le mal de ces films, Harlan développa à son tour une vue simpliste de la réalité, persuadé que cette claire dichotomie cinématographique se retrouvait dans la vie réelle. Par ailleurs, toujours par mimétisme des films qu’il adorait, où les criminels payaient souvent leurs crimes de leur vie, Harlan fut bientôt convaincu que les criminels du monde réel devaient être exécutés sans faiblir pour les punir de leurs mauvaises actions. C’est avec cet esprit que le jeune Harlan s’engagea dans l’armée, se retrouvant sur le front. Convaincu de se battre pour le bon droit, il n’hésita pas à utiliser les méthodes les plus douteuses pour accomplir son travail et, peu après son engagement, se retrouva devant une cour martiale, pour avoir torturé des prisonniers de guerre. Il fut condamné et incarcéré pendant six années avant d’être libéré et expulsé de l’armée. Il tenta alors de faire respecter le bien par d’autres moyens et tenta de se faire engager, mais sans succès, par la police de Los Angeles.
Harlan en arriva alors à la conclusion que tous les dirigeants publics et les autorités légales étaient devenus trop doux ou trop corrompus, que la police était devenue amorphe et refusait de faire son devoir en arrêtant les criminels, et que les procès n’étaient guère que des mascarades au terme desquelles les accusés étaient relâchés dans les rues pour y continuer leurs activités criminelles. Il décida alors de combattre seul pour le bien de la société et de prendre lui-même les choses en main, comme le faisaient les héros des films qu’il vénérait. Il adopta alors l’identité masquée du Bourreau et devint un vigilant.
Pendant plusieurs mois, il traqua les criminels dans les rues de Los Angeles, portant, en guise d’armes, un nœud coulant pour la pendaison et une faux. Sous l’identité du Bourreau, il poursuivit sa croisade personnelle comme le mal et ceux dont la moralité entraient en conflit avec sa propre vision en noir et blanc du monde, ne faisant preuve d’aucune tolérance ni pitié. Harlan exécutait ses victimes en les pendant, en les démembrant ou en les empalant simplement avec sa faux. Avec sa vision perturbée du monde, il ne tuait que les hommes, considérant que les femmes étaient trop fragiles et d’un esprit trop simple et influençable pour être véritablement malfaisante, alors qu’il suffisait simplement de les tenir à l’écart de la tentation. Ainsi, alors qu’il continuait à exécuter des hommes, il commença à emprisonner plusieurs femmes afin, selon lui, d’empêcher qu’elles ne soient corrompues par le monde alentour, en se laissant conduire simplement par leurs émotions. A deux reprises, le Bourreau se heurta au Loup-Garou (Jack Russell) avant de combattre, quelques temps plus tard, l’héroïne Spider-Woman (Jessica Drew) qu’il tenta d’enfermer avec ses autres prisonnières. Il fut également arrêté par la police mais réussit à s’évader et reprit ses activités de vigilant.
Finalement, Harlan, comme bien d’autres justiciers, vigilants ou criminels costumés de la région, fut capturé par Locksmith, un être humain dépourvu de pouvoirs mais ancien prestidigitateur qui reprochait aux surhumains costumés d’avoir provoqué la fin de sa carrière à cause de leur aspect plus spectaculaire que ses tours de scène. Harlan demeura son prisonnier plusieurs semaines, contraint à prendre des tranquillisants et à regarder des vidéos de films ou programmes enfantins pour l’apaiser. Locksmith avait aussi emprisonné Spider-Woman et elle s’arrangea pour faire évader l’ensemble des captifs de Locksmith. L’héroïne appela ensuite la police qui arrêta les plus dangereux captifs dont Harlan. A ce point de sa carrière, il est établi qu’il avait exécuté une trentaine d’hommes, dont plusieurs d’entre eux étaient des criminels avérés. Cependant, cinq des femmes qu’il avait emprisonnées étaient mortes durant son kidnapping par Locksmith : la police retrouva et libéra dix autres prisonnières avant qu’elles ne meurent également de faim et de soif.
Envoyé dans un asile d’aliénés, Harlan commença à repenser à son modus operandi et arriva à la conclusion qu’il devait évoluer, décidant que passer sa vie à délivrer le monde de tous ceux qu’il jugeait être corrompus était improductif. Au lieu de cette stratégie, il conclut qu’il devait attaquer ceux qu’il jugeait être les sources de cette corruption. Réfléchissant, Harlan jugea que les films de sa jeunesse, avec une fin morale, s’opposaient à ceux contemporains qui, selon lui, promouvaient l’immoralité. Harlan en tira la conclusion qu’il allait désormais diriger son action sur ceux portant la responsabilité de produire ces films amoraux qui étaient autant d’incitation aux crimes et aux péchés. Réussissant à s’échapper de son asile, Harlan se cacha quelques temps afin de s’entraîner, poussant son corps au pic de sa perfection physique. Il recommença alors sa croisade de terreurs et de rétributions. Ainsi, Harlan assista à la première d’un film d’horreur à petit budget, « Gore Galore », à laquelle assistait également le critique de films Matthew O’Brien. A la fin du film, Harlan tenta de noter tous les noms des contributeurs du film mais les crédits du générique défilaient trop rapidement pour que le Bourreau puisse tous les noter, afin de pouvoir les tuer. Il sollicita alors O’Brien qui, ignorant la dangerosité de Harlan, lui communiqua tous les noms qu’il souhaitait.
La même nuit, le Bourreau reprit sa carrière, assassinant le réalisateur du film, Earl R. Brown. La nuit suivante, il assassina Andrew Paffenroth, le producteur de « Gore Galore ». Quand il lut la nouvelle de ces deux meurtres dans les journaux, O’Brien réalisa que l’homme à qui il avait communiqué les noms ne pouvait être que le tueur. Se sentant indirectement responsable de ces meurtres et effrayé, le critique appela la police qui lui répondit qu’ils ne disposaient pas d’assez d’hommes pour protéger toutes les personnes liées à « Gore Galore. » Désespéré, O’Brien courut alors avertir lui-même James Schumann, l’un des scénaristes du film, mais le trouva déjà assassiné. La même nuit, O’Brien se rendit à une fête célébrant la fin du tournage d’un nouveau film d’horreur, « Splatterday » dont le casting recoupait largement celui de « Gore Galore. » A la consternation d’O’Brien, la fête s’avéra être un bal costumé, compliquant grandement ses efforts pour identifier les victimes potentielles du Bourreau. Contre toute attente, O’Brien aperçut même le Bourreau lui-même dans son costume d’assassin, bien que tout le monde le prit pour l’un des invités déguisés. En réalité, Harlan attendait l’opportunité de tuer le plus de personnes possibles, attendant qu’elles s’éloignent de la foule pour frapper. Peu après, O’Brien trouva l’un de ces nouvelles victimes. Harlan élimina alors un invité revêtu d’une robe et d’une capuche, convaincu qu’il était l’une des personnes qu’il traquait mais, quand il lui releva la capuche, il découvrit une femme qu’il venait de tuer par erreur. Effondré à l’idée d’avoir violé son propre code moral, qui lui imposait au contraire de protéger les femmes, Harlan éclata en sanglots, s’agenouillant devant sa victime, se lamentant sur son erreur et posant sa faux à côté du cadavre. Absorbé par sa douleur, le Bourreau ne vit pas venir O’Brien, qui avançait silencieusement dans son dos. Sachant que le Bourreau devait être absolument stoppé pour mettre un terme à ces carnages, sachant également que le tueur pouvait se retourner à tout moment et le tuer lui aussi, O’Brien s’empara en vitesse de la faux d’Harlan, et la lui plante dans le dos, causant la mort immédiate du Bourreau et un terme à ses activités criminelles.
Aucun.
Le Bourreau transportait une corde en chanvre, d’une longueur d’environ 9 mètres et d’une épaisseur de 1,25 centimètres, qui se terminait par un nœud coulant faits de 13 boucles comme les bourreaux de l’époque médiévale, à l’époque des pendaisons. Il était également armé d’une faux, ayant un manche en bois de 2,4 mètres de long et une lame courbe en acier de 1,2 mètres.