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Larry Hama est un américain de troisième génération, d’origine japonaise, né à Manhattan et élevé dans le Queens. Sa famille avait eu largement à souffrir, peu avant sa naissance, des conséquences de la seconde guerre mondiale, puisque comme de nombreux américains d’origine japonaise, ils avaient été parqués dans des camps de concentration. Enfant, il étudia le judo, le Kyudo (tir à l’arc japonais), et le iaido (l’art du dégainer-frapper au sabre). Une jeunesse tout en ouverture culturelle, puisqu’il était un membre actif du club de théâtre de son lycée, ainsi que du journal. Prévoyant de devenir peintre, Hama suivit les cours à l’High School of Art and Design de Manhattan, dont l’un des professeurs, Bernard Krigstein, était dessinateur pour l’éditeur de comics EC Comics. Larry Hama sa première œuvre pour le magazine de film fantastique Castle of frankenstein, alors il avait à peine seize ans. Après le lycée, Hama devint dessinateur pour un catalogue de chaussures, puis fût mobilisé durant la guerre contre le Viet-Nam dans le corps militaire des mécaniciens, expérience qui expliquera par la suite son attachement à éditer la série The ‘Nam, pour Marvel Comics, de 1986 à 1993. Démobilisé, Larry Hama devint un membre actif de la communauté asiatique de New York.
Un copain de lycée, Ralph Reese, était devenu l’assistant du fameux auteur Wally Wood. Il parvint à trouver un emploi similaire auprès de l’auteur pour Larry, qui l’assista alors sur certains de ses strips, Sally Forth et Cannon. Dans le même temps, il commençait à publier quelques illustrations pour Esquire, ou Rolling Stones, et il collabora avec Reese pour publier des histoires dans le magazine humoristique underground, Drool #1 (1972) Grâce à des contacts obtenus tandis qu’il travaillait pour Wood, il intégra le studio de Neal Adams ; il y travailla aux côtés d’autres artistes de sa génération, comme Ralph Reese, Frank Brunner et Bernie Wrightson. Il commença par être encreur, et fût crédité pour la première fois pour Slaves of the Mahars, publiée dans Weird Worlds #2 (DC), en novembre 1972, sur des dessins de Alan Weiss. C’est d’ailleurs pour ce studio que Hama créera en 1978 la série Bucky O’Hare, l’histoire d’un lapin humanoïde vert, luttant dans une guerre inter-galactique contre des amphibiens spatiaux. Série qui devint par la suite un dessin animé, un jeu vidéo, et même une ligne de jouets.
Un an et demi après, Hama réalisa ses premiers dessins en tant que tel, aux côtés de Gil Kane pour les débuts d’Iron Fist dans Marvel Premiere. Débuts extrêmement prometteurs. Il se lança donc en free-lance, et travailla pour l’éditeur Atlas/ Seabord, écrivant et dessinant les deux premiers numéros de Wulf the barbarian, et écrivant le premier numéro de Planet of the Vampires. S’ensuivirent quelques dessins pour l’indépendant Big Apple Comix #1 (septembre 1975) , deux numéros du héros Ka-Zar de Marvel Comics, avant d’entamer un long séjour chez l’éditeur DC Comics. Là-bas, Larry Hama devint l’éditeur des séries Wonder Woman, Mister Miracle, Super-Friends, et The Warlord, avant de rejoindre Marvel Comics là aussi comme éditeur, en 1980.
Larry Hama est plus particulièrement connu pour être le scénariste des comics sous License GI Joe, publiés par Marvel Comics, pour la firme Hasbro. Hama affirme que Jim Shooter, rédacteur en chef de Marvel de l’époque, lui avait proposé le projet après que la plupart des auteurs maison l’aient refusé. Hama avait réalisé peu de temps auparavant une histoire pour Nick Fury : Agent of SHIELD, mettant en scène un commando spécial, dont il réutilisa les bases, en y ajoutant des termes militaires, des scènes d’art-martiaux, de la philosophie orientale, et ses propres souvenirs. Le comics fût publié pendant 155 numéros, de février 1982 à Octobre 1994. Hama était celui qui écrivait les cartes d’identité des personnages, derrières les blisters de jouet.
De nombreux personnages étaient nommés de la famille, des amis, ou des camarades tombés au combat au Viet-Nam, et il ne se gênait pas pour cacher des références historiques dans ces mêmes noms. Hama gagna une reconnaissance inattendue, faisant des personnages féminins des personnages de premiers plans, à égalité avec les personnages masculins. Le comic book fût aussi mis en avant pour la représentativité des minorités dans ses pages. Hasbro utilisait de temps en temps de véritables personnes pour sculpter ses figurines. Larry Hama fût choisi pour servir de base à la figurine Tunnel Rat.
De 1986 à 1993, Larry Hama édita une série très spéciale, chez Marvel, nommée The ‘Nam, consacrée à la guerre du Viet-Nam, et nourrie par ses souvenirs propres. De 1989 à 1990, Hama continue ses histoires de militaires mâtinés d’art martiaux, avec les seize numéros de Nth Man : The Ultimate Ninja, toujours pour Marvel Comics, histoire qui parle d’un commando ninja américain dans un futur où la 3eme guerre mondiale s’est déclenchée. Hama a aussi édité le retour du magazine Marvel Savage’s tales.
Et surtout, Hama n’a pas fait que réaliser des comics de guerre ou de commandos. Il a travaillé sur Before the Fantastic Four : Ben Grimm and Logan, Generation X, Avengers, (Marvel) et Batman (DC). Il a par ailleurs contribué à relancer la série GI JOE en 2000, lorsque les éditeurs américains se sont vu pris d’une fièvre nostalgique.
Enumérer toutes les séries auxquelles Larry Hama a contribué prendrait beaucoup trop de temps. On mettra en avant tout de même encore, la série Venom, qu’il a écrite, et publiée en France en VI par SEMIC, ou Wolverine, sur lequel il a écrit plus de 70 numéros, du 31 en Septembre 1990, au 118 de Novembre 1997.
En 2006, Osprey Publishing annonça que Larry Hamma écrirait « Osprey Graphic History » , une série de comics consacrés à de grandes batailles de l’histoire. La même année, Hama travailla pour Devils Due Publishing à une nouvelle mini-série GI JOE, contant la recrutement de la première équipe. Une seconde mini-série lui fût proposée à l’issue de celle-ci.
Larry Hama est certes un scénariste et un dessinateur, mais l’artiste se veut plus complet que cela. Il est aussi acteur. En 2006, il eu un petit rôle dans le film Missing Girls, et à la fin des années 70, on a pu le voir à plusieurs reprises dans la série Saturday Night Live, ainsi que dans la série « M*A*S*H ». Il testa même les planches de Broadway, la célèbre avenue du music-hall, en 1976, dans la production de Stephen Sondheim, Pacific Overtures.